Distribution

Mise en scène : René Loyon
Assisté de Christophe Dellocque

Décor : Nicolas Sire
Costumes : Nathalie Martella
Lumières : Laurent Castaingt

avec :
Jacques Brücher : H 2
Pierre-Alain Chapuis : Lui
Marie-Catherine Conti : F 1
Christophe Dellocque : H 1
Aristide Demonico : H 3
Martine Laisné : F 3
Chantal Mutel : F 2
Odile Roire : Elle

Une production de la Compagnie R.L
Compagnie conventionnée par la DRAC Ile de France

Note d'intention

Elle et Lui reçoivent trois couples d'amis. La conversation se focalise sur un couple absent, ces "pauvres Dubuit". Malaise puis défoulement, chacun se livre au plaisir équivoque du dénigrement. Une grande pièce de l'auteur de "Tropisme" sur les pièges du langage et le rejet de l'autre.

Il y a malaise ? La trop belle ordonnance d'une réunion d'amis est comme lézardée par le confus désir de dire tout le mal qu'on pense d'un couple absent ? Ouvrons la brèche. Ne nous laissons pas impressionner par les gardiens des bienséances, les tenants des façades trop lisses, et élargissons la fissure, la plaie maintenant béante, pour mieux nous y enfoncer et peut-être avoir la chance de saisir la racine du mal qui nous ronge. Quelles étranges sensations les "pauvres" Dubuit produisent-ils pour cristalliser sur leurs personnes tant d'aversion ? Les bouches s'ouvrent, les langues se délient et chacun y va de son couplet, propose sa solution à l'indéchiffrable rébus que constitue tout être humain pour ses semblables.

Notre rapport à l'autre est fait d'imaginaire, tissé de multiples et insidieuses sensations, de pensées à peine formulées. Ce sont ces infimes mouvements de la conscience que Nathalie Sarraute cherche à saisir dans une écriture à la fois simple et extraordinairement dense. Ce sont eux qui donnent à son théâtre son caractère si singulier. Cérébral, disait-on à une époque où il convenait d'afficher un net mépris pour le "théâtre d'idées". Mais les idées chez Nathalie Sarraute ne sont pas des abstractions, elles s'incarnent, vont leur chemin, creusent leur sillon à la recherche d'un rien de vérité, aussi volatile soit celle-ci.

Et dans "Isma", cette vérité que nous sommes invités à approcher est celle de ce mouvement qui nous fait rejeter l'autre, et le transformer en bouc émissaire de nos peurs et de nos dégoûts. On l'admettra, ce n'est pas rien

Dates